Tu as toujours été là
Pourtant, j’ai attendu 26 ans pour t’ouvrir mes bras
Étrange, comme les attentes sociales
Peuvent éloigner nos envies cordiales
Et bim, sans s’en apercevoir
On privilégie l’illusoire
Mais bon sang, il n’y a rien de veule
À aimer se retrouver seule
Parenthèse sans personne à ses côtés
Tout lâcher ou se ravigoter
Sauf que pour une femme, solitude rime avec défaite,
Chats, vieille fille et grosses lunettes
« Comment, vous privilégiez l’indépendance à la présence masculine,
Si réconfortante, protectrice, et pateline ?
Je ne vous crois pas, ça va de soi
Si vous êtes esseulée, ce ne peut être par choix… »
La retraite solitaire est un privilège restreint
Elle reste interdite aux vagins
Elle se lègue par le prépuce
À coups d’entourloupes et d’astuces
Seulement haute comme trois pommes
Je savais déjà que la solitude était réservée à l’homme
Et que mon salut n’existait qu’à travers lui
Parcourant mes songes et mes nuits
Dans une existence dévouée à chercher un protecteur,
Sauveur, précepteur, élu de mon cœur
Sauf que… Dommage
A défaut de reprendre l’adage
Clairvoyant de Gloria Steinem
Je ne m’accouple pas sous le joug d’un schème
Afin de pouvoir aimer autrui
Il faut d’abord se sentir épanouie
Laisser libre court à notre bienveillance
Pour s’accepter sans médisance, ni méfiance
Pourquoi se priver d’un tel trésor
Juste parce qu’il résulterait culturellement du mauvais sort ?
Ma solitude me permet d’imaginer,
De gamberger, d’explorer, de questionner
Sublime mélange d’introspection
Et de tolérance à foison
Non, je ne m’en priverai pas
De ce délice sans loi ni voix
Marmottant à mon oreille
Tu es merveille
De par ton éveil personnel
Et ta richesse individuelle