Je me promenais dans Paris
Et sa sécheresse abêtie
Profitant d’exquises retrouvailles entre amies
A travers les effluves et les bruits
Je fus d’abord saisie par les divers messages
Donnant à la ville un inédit visage
Viols, feminicides, harcèlements
Honteux remaniement
Je crus naïvement
Les murs témoins d’un avancement
Finie, l’omerta ancestrale
Enfin, l’expression de voix abyssales
Mais au fil de ma balade
Ce fut la dégringolade
Une, deux, trois agressions
Le poids de l’oppression
J’admire toutes les citadines
Supportant la foule misogyne
Et son histoire glorieuse
Vaniteusement allongées sur leurs lauriers roses
Parisiennes, je m’égosille avec vous
Unissons-nous
Aucun besoin de leur plaire
Ils ne nous feront jamais taire
Plus encore, notre liberté
N’a de limite que notre propre volonté
Même si la lutte est épuisante
Elle fait de nous des femmes puissantes
Belle Paris,
Détruite, ahurie, meurtrie
Je continuerai à crier pour mes sœurs
Le cœur sans rancœur
Triste Paris,
Déchaînée, envoûtante, hardie
Je diffuserai ton combat acharné
La mine fière et le poing levé