Lettre à notre chère république

Macron, et autres pions véreux dont les dents rayent tant le parquet qu’on sent aisément, à des kilomètres à la ronde, une agréable odeur de cire d’abeille se dégager de votre haleine putride, je vous adresse ici ma supplique.

Cela fait désormais deux ans, un mois et trois jours que j’ai quitté mon pays de naissance pour m’installer en Allemagne. Mon choix ne fut pas guidé par la fuite, mais par la chance et le désir ardent de vivre dans une ville choisie. Cependant, j’ai quitté la France sans regret. Cette France dont parfois, j’ai honte. Ce pays, prônant les droits de l’homme (quoique rarement ceux de la femme), tout en se délectant d’innombrables débats sur le voile et autres élucubrations racistes ou misogynes, joyeusement récupérées médiatiquement, ou politiquement, mais peut-on, vraiment ici, séparer ces deux domaines intrinsèquement liés, gant de velours entourant une main de fer nécrosée ? Cette France, soulevée par la lutte, désireuse de rouvrir une parole citoyenne ignorée, bafouée, envers laquelle le gouvernent ne prend même plus la peine de feindre un semblant de considération. Ce pays, si rebelle et soumis à la fois.

Je remarque cependant que la république attaquée en ce jour n’est pas une particularité française. Ici aussi, en Allemagne, on me demande non pas d’utiliser mon cerveau, mais de devenir ce robot désarmé, mû uniquement par son souci d’amasser du fric et de pouvoir ainsi consommer le plus de produits futiles, pour la plupart même tristement inutiles. Pour oublier, se sentir exister, y croire encore un instant. Ces soi-disant objets de réconfort, gagnés au sacrifice de ma conscience sur l’autel de ma culpabilité, sont finalement la preuve tangible de mon avilissement à votre système. Non seulement, en agissant ainsi, je participe à cette organisation oligarchique aliénée, mais j’alimente aussi un fonctionnement mondial trouant mon cœur à mesure des années. Cette société, qui accepte de dépouiller intellectuellement, mais surtout moralement ses concitoyens, dans le but de satisfaire des envies superficielles toujours renouvelées. Car oui, la morale entre en compte ici : tous ces produits, sont-ils confectionnés par des mains heureuses, expertes et délicates ? Vous connaissez déjà la réponse : pour que notre quotidien puisse être si fallacieusement florissant, d’autres ont pour unique réalité celle de la survie. Une existence harassante, qui tente de se maintenir la tête hors de l’eau, malgré les innombrables coups de massue assénés par nos mains si propres, dans la pénombre de notre éthique.

Et la croissance, ah, la fameuse croissance… J’aimerais l’aborder ici. Vous savez, comme nous le savons tous, d’ailleurs, qu’elle est incompatible avec l’écologie. Votre putain de croissance, brandie à chaque élection comme un graal atteignable, inévitable et savoureux, j’ai envie de vous la faire bouffer comme vous injectez du Mc do en intraveineuse aux plus démunis. Cet outil, qui prend soi-disant la mesure de notre bonheur et de notre puissance, est calculé sur notre consommation d’énergie, et donc sur notre impact écologique. Plus il est élevé, plus vous nous définissez comme gagnants. Je vous le demande ici, et j’attends une réponse : préférez-vous gravir les échelons des marchés financiers demain, ou survivre après-demain ? Car c’est bien ce dont il s’agit aujourd’hui. Le but devrait être de ne surtout pas augmenter nos consommations. C’est notre seule chance de sauvegarder les littoraux, les terres du sud, la banquise, la faune et la flore ; in fine, l’espèce humaine.

Mais bande de gros cons, le peuple à bien conscience de vos manigances. Continuez à faire croire que la plèbe, les pauvres, le tiers état, le lumpenprolétariat, les sans dents, sont à instruire. Merci, internet, et autres outils d’informations divers, journalistes et scientifiques à l’intégrité jamais corrompue ! Le citoyen n’est plus dupe. Plus encore, une majorité écrasante connait le fondement et la noirceur de vos abjects mensonges, et se rejoint sur l’idée de la nécessité d’un changement profond du système de consommation actuel. Nous sommes nombreux, si nombreux, à vouloir prendre un chemin différent, voire diamétralement opposé, à celui emprunté depuis des décennies par nos sociétés. Nous ressentons aujourd’hui ce besoin d’agir, et nous reprenons, à notre humble mesure, le pouvoir sur nos décisions et nos actions. Contrairement à vous, et ce que vous tentez de nous faire avaler à coups d’entonnoirs sophistes et grossiers, nous ne voyons pas ça comme une contrainte, mais comme la résultante de choix citoyens écologistes et humanistes dont nous sommes fiers. Ils nous permettent de réaffirmer notre nature profonde, sensible et simplement bonne. Ils proposent surtout de mettre en place, d’imaginer et de développer de nouvelles réalités et rapports au monde. Un monde dans lequel nous souhaitons vivre pleinement, et voir grandir nos enfants.

Contrairement à vous, ou aux rêves de nos aînés, nous ne voulons plus un retour aux trente glorieuses. Nous le savons impossible. Nous ne désirons plus travailler comme des abrutis, afin d’amasser des capitaux pour acheter un pavillon. Nous aspirons à un travail utile, donnant un sens à notre vie et nous autorisant, aussi, à nous recentrer sur ce qui compte : les liens sociaux, l’entraide, les apprentissages divers, le développement et le bien être personnel. Nos attentes se portent non plus sur le secteur financier, mais sur l’aspect humain. Et il serait temps, pour vous, de prendre nos buts existentiels en considération.

Un autre élément s’ajoute à notre union, celle contre vous : nous sommes en phase d’arrêter de croire notre voisin plus bête que nous-même. Ce n’est pas vrai. Et c’est une bonne nouvelle.

J’appelle ainsi à la mise en place de referendums. J’ai quelques idées à vous soumettre, si vous le voulez bien (et sinon, je le fais tout de même, car c’est mon droit, mais n’est-ce pas également mon devoir, en tant que citoyenne ?). Un premier referendum sur les emballages plastiques et leur utilisation outrancière. Un second sur les lignes aériennes inutiles et la baisse de notre consommation d’énergies fossiles. Un troisième sur la transparence des produits entrants dans notre alimentation, et de tout son système de production. Idem pour les produits hygiéniques. Un cinquième referendum, non moins important, sur l’obligation de savoir dans quelles conditions ont été fabriqués les produits manufacturés vendus dans tous nos magasins. Dans cette logique, un autre sur la baisse de notre consommation quotidienne des dits produits manufacturés. Suivi d’un referendum questionnant le désir de rompre avec un système de production délocalisé, dont le seul but actuel est d’enrichir chefs d’entreprise et actionnaires. Un referendum supplémentaire sur l’imposition des outils de production déshumanisés (robots, automates, algorithmes) est également essentiel, car ce nouveau développement menacera grandement la stabilité du marché de l’emploi dans un futur très proche. Et par voie de fait, deux referendums concernant le salaire minimum vital et la diminution du temps de travail s’imposent aussi, puisqu’il s’agit des seules solutions à même d’assurer à chacun une place dans la société de demain.

J’attends votre réponse avec impatience, vous savez où me joindre.

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Un commentaire pour “Lettre à notre chère république

  1. tu devrais essayer un style moins ampoulé. c’est difficilement lisible, pourtant je hais macron.

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