PODCAST – La poudre / Nouvelles Écoutes
La militante écoféministe Vandana Shiva est l’invitée du 68ème épisode de La Poudre. Avec Lauren Bastide, elles ont parlé de garder espoir, d’enlever les arbres et désobéir.
L’édito de Lauren :
Le 21 janvier 2017 j’étais à Washington, pour la Women’s March. Cela a donné l’épisode « La Marche » que j’ai posté le 8 mars 2017. C’est la que j’ai enregistré « We are not afraid of Donald Trump » du générique. J’arrive pas à croire que cela fait déjà trois ans. C’était je pense l’étincelle, la case départ de la révolution féministe que nous sommes en train de vivre. Ce jour là il y a avait un demi-million de femmes dans les rues, de Washington. Et ce jour là j’ai rencontré une femme : Ashley McCray.
Cette rencontre a été déterminante pour moi. C’est grâce à elle une j’ai compris que le patriarcat, le colonialisme et le capitalisme étaient les trois facettes d’un même système.
Résumé de l’épisode :
Vandana Shiva mène depuis près de cinquante ans des combats écologistes et féministes dans le monde. Malgré cette lutte de longue haleine, elle est aussi l’une de celle qui porte le plus la notion d’espoir dans ses discours et ses écrits (02:45). Un espoir qu’elle ne cesse d’affirmer comme essentiel pour éviter le défaitisme : il faut combattre le fatalisme et se servir du temps qu’il reste pour agir, non pour fuir et abandonner la planète (03:29). Née le 5 novembre 1952 à Dehradun (Inde), elle fait des études de physique et de philosophie des sciences, en Inde puis au Canada. Après avoir œuvré contre la construction de gigantesques barrages, ou encore avec le mouvement Chipko (31:16) pour la préservation des forêts dans son pays d’origine, elle agit depuis de nombreuses années pour conserver l’autonomie des paysans sur l’utilisation des semences en se positionnant contre le brevetage des graines (14:17). Elle rappelle ainsi l’importance de garder du recul par rapport aux « avancées technologiques » (11:11) qui doivent rester des outils et donc pouvoir être remis en question. Lorsque cette remise en question n’est plus possible, ou détournée sous couvert de discours paternalistes, elle révèle le néocolonialisme véhiculé par les multinationales de l’agroalimentaire, qu’elle dénonce sans relâche. Si Vandana Shiva porte un combat écologiste, elle s’inscrit aussi dans les luttes féministes, démontrant les liens profonds entre ces problématiques. Elle a d’ailleurs reçu le prix Nobel alternatif en 1993 pour ces engagements conjoints. Elle revendique la valeur des savoirs réputés « féminins » de soin et de sens de la communauté pour servir de guide dans la transition qu’il faut aujourd’hui entreprendre (22:26). Pour cela, l’activiste rappelle aussi le pouvoir de la désobéissance civile, un outil militant utilisé notamment par Extinction Rebellion ces derniers temps (33:24). De son côté, elle ne baisse pas les bras et continue à inspirer les militant·e·s écoféministes à travers le monde.
Bonne écoute, et continuez de faire parler La Poudre !