Tantôt triste fille du bonheur
Tantôt heureuse femme de malheur
On t’assène d’une prospérité neurasthénique
Et autres logorrhées laconiques
Pour parler de ta pudeur licencieuse
Ou de ta lourdeur vaporeuse
Gentils persiflages
Sous couvert d’idiotes sagacités à tout âge
La dangereuse innocuité de tes actions
Libère la parole des intellectuels les plus cons
Ils partagent sans honte leur rancune magnanime
Usant de glaciales pantomimes
Héritant de l’adorable potence
Recouverte d’une vile bienveillance
Te traitant aisément de délicate carogne
Ou de victimaire charogne
Pourtant toi, sorcière féérique
Tu en as vu, des réalités chimériques
Et tu as dû en donner, des orgasmes ennuyeux
Accompagnés de leurs bourdonnements silencieux
Tu as dû en voir défiler, des dandys déguenillés
Et les respecter, de ta lucidité hébétée
Des centaines de cavaleurs purs
Pour te voir entachée par la souillure
Peut-être as-tu subi d’affectives gourmades
Ou simplement connu l’ardeur froide
D’un jouissif lamento
À l’imperceptible crescendo
Ou encore la douceur rugueuse
D’une viduité sociale honteuse
Vieille jouvencelle,
À l’opulence bien trop grêle
J’espère que les contraintes sociales libératrices
D’une démocratie inégalitaire qui te méprise
Donneront aux traumatismes une résilience
T’apporteront dans le désaccord, une intime concordance
Belle truculente
Décrite de cendres lactescentes
Faite que ton invisible ulcère
Donne à l’enfer un goût d’éther
Et qu’on accorde enfin à ta déférence indomptable
Sa valeur inestimable