Je vous en veux un peu ces derniers temps.
Car vous avez d’autres choses en arrière-plan,
Parce que contrairement à moi,
Je ne colle pas à chacun de vos pas.
Vous êtes dans toutes mes pensées,
Comme un souvenir secret qui vient tabasser
La moindre de mes idées.
Elles s’écrasent toutes sous le poids de votre intensité.
Vous êtes partout.
Comme enveloppant ma vision en dent de loup
Je vous entends dans l’intonation de la voix d’autrui,
Je vous vois au coin d’une rue sur le parvis
Dans une ligne de roman que mon œil poursuit,
À travers la fenêtre, quand mon esprit vacille
Et je m’en veux de ne pouvoir échapper
À ce sort que j’ai rejeté une éternité.
Amour, je vous aime et je vous ai bafoué
Pour que vous n’épuisiez plus mon esprit
Pour garder un semblant d’autonomie
Je vous ai reconquis désormais,
Mais je me souviens pourquoi je vous avais délaissé.
Lorsque je vous adore, c’est moi que j’agace.
Dans ce balancement de l’esprit fugace,
Je vous en veux de dérober ma carapace.
Je m’en veux de n’être qu’à vous,
Et de ne vouloir que vous.
Je m’en veux de ne pas avoir d’autres ambitions
Que celle de vous serrer avec passion.
Mon désir pour vous est si profond,
Et je ré-entends vos mots, votre voix
Qui dit « l’amour n’est pas le plus importante qui soit ».
Si, amour. L’amour est hors-la-loi,
Il ne s’attrape pas,
Mais on peut le toucher du doigt.
Le ressentir, l’alimenter, le choyer
Pour tenter inlassablement de le garder.
Tel est mon plus prétentieux projet.
Et ceux qui clament l’inverse n’ont rien compris.
Ils ont tendu à l’amour une joue abrutie,
Puis ont baissé la tête pour observer le pavé
Qu’ils croyaient d’une plus grande beauté.
Oui, je vous en veux de cette absence,
Car mon orgueil paye le prix de votre indépendance.
Il veut que vous soyez dévoué
Jour et nuit à ses yeux affûtés.
Il n’accepte pas de vous aimer sans frontière
Et que vous puissiez construire quelques barrières.
Pour lui, vous devriez tout lâcher.
D’ailleurs ça vous réussirait.
Je vous imagine bien, amour,
Vous laissez guider par vos seuls instincts du jour.
Vous seriez si juste et vous pourriez souffler, enfin.
Allez, rejoignez-moi dans cet étrange monde coquin,
Peuplé de caresses et de rires étourdis.
Nous pourrions danser toute la nuit
Et réfléchir à la vie,
Si vraiment le cœur vous en dit.
Nous pourrions apporter au monde
Ce dont trop peu l’inonde,
La juste joie d’une vie qui gronde.
Faites-moi confiance mon jeune félin,
Vous ne regretterez pas d’attraper ma main.
Et surtout, de l’empoigner
Pour ne jamais plus la lâcher.